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Dans les deux recueils authentiques, il a été rapporté que le Prophète ﷺ visita un bédouin malade qui se plaignait de la forte fièvre, alors - afin de le consoler et l'encourager - il lui a dit : " Une purification. "
Alors, le bédouin répondit : " Plutôt, c'est une fièvre qui bouillonne dans un vieillard âgé et qui le transporte vers les tombes ! "
Alors, il lui a dit : " Alors, il en est ainsi ! "
La guérison de la personne ou sa perduration dans sa maladie découle - souvent - d'elle-même uniquement. Si nous avions des pensées heureuses, nous serions heureux. Si nous serions emplis de pensées de guérison, d'optimisme et de bonne pensée sur Allah, alors nous nous rétablirions, par la permission d'Allah. Ainsi, lorsque nous sommes submergés par les obsessions du mal et de la maladie, alors il est plus probable que nous passions la nuit en étant malade et atteint.
Et notre Seigneur (Glorifié et Élevé soit-Il) a ouvert la porte de l'espoir à chaque malade. En effet, Il (Glorifié et Élevé soit-Il) a dit : {" Invoquez-Moi, Je vous exaucerai ! "} [Le Pardonneur, 40 : 60]. Et Il (Glorifié et Élevé soit-Il) a dit : {Les Noms les plus beaux appartiennent à Allah. Invoquez-Le donc par ces Noms.} [Les Murailles, 7 : 180].
Et parmi Ses plus beaux Noms : Le Guérisseur. Rapproche-toi donc d'Allah par ce nom jusqu'à ce que tu te rapproches de ton souhait et que tu obtiennes ce que tu désires.
Lorsque le Prophète ﷺ se rendait auprès d'un malade ou qu'on lui amenait un malade, alors il disait : " Ô Allah ! Seigneur des hommes ! Dissipe le mal ! Guéris. Tu es le Guérisseur. Il n'y a aucune guérison excepté Ta guérison. Guéris d'une guérison qui ne laisse plus la moindre maladie. " [Rapporté par Al Bukhârî et Muslim].
Et dans la langue, la guérison signifie le rétablissement d'une maladie.
Notre Seigneur (Glorifié et Élevé soit-Il) est Celui qui ôte la détresse et les maux ; et Il guérit le malade avec des causes et de l'espoir. Ainsi, il se peut que le malade se rétablisse sans prise de médicament tout comme le mal peut se dissiper avec la prise du remède et il en résulte les causes de la guérison. Tous les deux sont pareils au regard de la Capacité d'Allah (Glorifié et Élevé soit-Il).
Et tout comme notre Seigneur (Glorifié et Élevé soit-Il) guérit les corps de ses maladies, de même Il guérit les cœurs de ses maux, les poitrines de leur étroitesse et les âmes de leur mal-être. Allah (Exalté et Magnifié soit-Il) a dit : {Ô hommes ! Voici que vous est vraiment venue une exhortation de votre Seigneur, une guérison de ce qu'il y a dans les poitrines, une guidée et une miséricorde pour les croyants.} [Jonas, 10 : 57].
Il (Glorifié et Élevé soit-Il) est Celui qui guérit qui Il souhaite Et Il voile la science de la guérison aux médecins si la guérison n'est pas déterminée.
Il (Glorifié et Élevé soit-Il) est le Seul qui se singularise par la guérison, et il n'a pas d'associé. Ainsi donc, il n'y a pas de guérison excepté la Sienne, comme Abraham (paix sur lui a dit) : {" Et lorsque je suis malade, c'est Lui qui me guérit. "} [Les Poètes, 26 : 80]. Et comme il ﷺ a dit : " ... Il n'y a aucun Guérisseur excepté Toi... " [Rapporté par Al Bukhârî].
Et parmi la générosité d'Allah, le Guérisseur, est qu'Il n'a pas fait descendre un mal sans qu'Il ait fait descendre son remède. De manière authentique, le Prophète ﷺ a dit : " Ô serviteurs d'Allah ! Soignez-vous ! En effet, Allah (Exalté et Magnifié soit-Il) n'a pas établi un mal sans qu'Il ait établi un remède, excepté un seul mal : la vieillesse. " [Hadith authentique. Rapporté par Tirmidhî.]
La maladie tombe sur le malade, les portes de la guérison se ferment devant son visage, la Terre devient exiguë malgré sa largesse, l'affliction s'intensifie, et il ne trouve ni asile ni refuge parmi les créatures, et sa condition est de dire :
Assurément, Tu m'as ... , c'est un secret qui n'était pas ;
[...]
Et lorsque j'ai appuyé ma tête vers ma main ;
J'en ai été jeté d'elle par Celui qui abaisse les deux mains ;
Lorsque la nuit [...] au coude à coude avec le jour montant ;
Alors, j'ai souhaité que l'aube devienne noire ;
Et, ici, en raison de la disposition naturelle des âmes, le malade se réfugie en Allah et il se jette devant Lui (Glorifié et Élevé soit-Il). {Ensuite, lorsque le malheur vous touche, alors c'est Lui que vous implorez a haute voix.} [Les Abeilles, 16 : 53]. Et le croyant implore par le nom du Guérisseur : Ô Guérisseur ! Guéris-moi ! Ô Allah ! Guéris-moi !
Il en est de même du non croyant, il se jette devant Sa porte en espérant de Lui la guérison : {Et lorsqu'un malheur touche l’homme, il Nous invoque. Ensuite, lorsque Nous lui accordons un bienfait de Notre part, il dit : « Je ne le dois qu’à ma science. » Plutôt, c’est une épreuve mais la plupart d’entre eux ne savent pas.} [Les Groupes, 39 : 49].
Et après l'insistance et la patience... Le soulagement vient et le Guérisseur (Magnifié et Élevé soit-Il) autorise la guérison. {Qui d’autre que Lui répond à l'angoissé lorsqu'il L’invoque et qui dissipe le mal ?} [Les Fourmis, 27 : 62].
Son don est accordé, Sa générosité est immense, Sa prodigalité est grande ; Ainsi, si le besoin est satisfait, les invocations sont acceptées, la miséricorde est descendue, l'épreuve est dissipée et la guérison parvenue.
Et combien de malades dont le médecin s'en est plaint à lui-même et il s'en est retourné abattu ;
Mais c'est le médecin qui est mort et le malade a survécu ... Et le lendemain, les gens ont pleuré le médecin ;
Ibn Al Qayyim (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Allah (Glorifié et Élevé soit-Il) n'éprouve pas Son serviteur pour l'anéantir ; en fait, Il l'éprouve pour tester sa patience et sa servitude. En effet, le serviteur doit avoir pour Allah (Glorifié et Élevé soit-Il) une servitude dans l'adversité [comme il a en une dans l'aisance]. "
La différence entre le croyant et quiconque autre est que le croyant sait que les bribes du monde sont entre les Mains d'Allah (Glorifié et Élevé soit-Il) et qu'Il est le Guérisseur, le plus Miséricordieux des miséricordieux et que la maladie a uniquement été envoyée pour un bien qu'Allah, le Miséricordieux, connait. {Il se peut que vous répugnez une chose alors qu’elle est un bien pour vous.} [La Vache, 2 : 216]. Ainsi donc, quelle que soit l'agitation des évènements, la fluctuation des situations, celles-ci ne réalisent que par la volonté suprême. {Et Allah est dominateur sur Son Ordre, mais la plupart des gens ne savent pas.} [Joseph, 12 : 21]. Ainsi donc, nous trouvons le croyant malade qui agrée sa situation, il s'y soumet et il escompte la récompense du mal qui vient de le toucher.
Le croyant sait que : " Ce qui l'a touché ne devait pas lui échapper et ce à quoi il a échappé ne devait pas le toucher " ; cela en raison de la parole d'Allah (Béni et Élevé soit-Il) : {Dis : « Rien ne nous atteindra, excepté ce qu’Allah nous a prescrit. »} [Le Repentir, 8 : 51]. Et d'après sa parole ﷺ : " ... Et si tu dépensais l'équivalent de la montagne d'Uḥud en or dans le sentier d'Allah, alors Allah n'accepterait rien de toi jusqu'à ce que tu croies au Destin et que tu saches que ce qui t'a atteint ne pouvait t'éviter de même que ce qui ne t'a pas atteint ne pouvait t'arriver. Et si tu meurs sur [une croyance] autre que cela, alors tu entreras en Enfer. " [Hadith authentique. Rapporté par Abû Dâwud].
'Alî ibn Abî Tâlib (qu'Allah l'agrée) passa près d'Adî ibn Hâtim (qu'Allah l'agrée) et il le vit attristé et déprimé, alors il lui demanda : " Ô 'Adî ! Qu'ai-je à te voir déprimé et attristé ? "
Il a répondu : " Et comment ne serais-je pas ainsi alors que mes enfants ont été tués et que mes yeux se sont éteint ? "
Alors, 'Alî (qu'Allah l'agrée) a dit : " Ô 'Adî ! Quiconque agrée le décret d'Allah qui lui arrive obtiendra une récompense ; et quiconque n'est pas satisfait du décret d'Allah qui lui arrive, alors son œuvre sera vaine. "
Les savants ont dit : " L'exaucement, la venue du soulagement et la réponse à l'invocation sont selon le besoin de l'homme envers Allah, le fait de s'effondrer devant Lui et se réfugier auprès de Lui. "
Et parmi nous, il n'en est pas un qui a déjà une expérience avec la maladie, comment la maladie a dévoilé notre faiblesse, et que nous n'avons aucune force ni puissance excepté en Lui (Béni et Élevé soit-Il). Alors, quand la maladie nous a été ôtée et le mal a été dissipé, notre état est devenu comme le poète a dit :
Nous invoquons le Divin pour chaque affliction ... Ensuite, nous L'oublions au moment de la dissipation des afflictions.
Comment pouvons-nous espérer l'exaucement de l'invocation ... Alors que nous avons bouché sa voie par les péchés.
Ainsi donc, notre affaire avec Allah (Exalté et Magnifié soit-Il) est étonnante !!
Si tu es éprouvé par la maladie, alors sache qu'Allah est le Guérisseur et que rien ne Le réduit à l'impuissance ; et si tu penses que ta maladie ne possède pas une guérison, alors assurément tu as mal pensé d'Allah ! Tourne-toi uniquement vers Lui en ayant la bonne pensée, en te réfugiant véridiquement vers Lui, en patientant, en escomptant la récompense, en faisant l'aumône, en insistant dans ton invocation afin qu'Il te réponde en disant : " Ô Guérisseur ! Guéris-moi ! " Il est la vérité, Sa parole est vérité, et Il est Omnipotent sur toute chose. {Et votre Seigneur a dit : " Invoquez-moi, Je vous exaucerai. "} [Le Pardonneur, 40 : 60].
Et il a été rapporté dans un hadith qu'il ﷺ a dit : " Certes, Allah est pudique et Généreux, Il a honte lorsque la personne lève ses mains vers Lui de les lui rendre vides et sans rien. " [Hadith authentique. Rapporté par At-Tirmidhî]. Et Allah (Exalté et Magnifié soit-Il) a dit : {Qui d’autre que Lui répond à l'angoissé lorsqu'il L’invoque et qui dissipe le mal ?} [Les Fourmis, 27 : 62].
Et lorsque tu es dans cette situation, alors assurément, Il ton Maître t'a honoré et s'est montré généreux envers toi par le biais d'une immense récompense et rétribution. Il ﷺ a dit : " Le musulman n'est pas n’atteint par un malheur sans qu'Allah ne lui expie par cela une partie de ses péchés jusqu'à l'épine qui le pique. " [Rapporté par Al Bukhârî, dont c'est l'expression, et Muslim].
Ibn Taymiyyah (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Allah possède auprès de Lui des positions élevées dans la Demeure de Sa générosité que seules les personnes éprouvées atteignent et obtiennent. "
Ensuite, on adresse nos condoléances aux personnes éprouvées car dans chaque demeure, il y a une éplorée ; sur chaque joue, il y a une larme ; et dans chaque oued, il y a des Banî Sa'd.
Combien de malheurs ! Et combien de personnes patientes !?
Tu n'es pas seul dans le malheur ; plutôt, au regard de quiconque autre, ton malheur qui te touche est minime.
Combien de malade est alité dans son lit depuis des années !? Il se tourne sur sa droite et à sa gauche, il gémit de douleurs et il crie du mal qui le touche.
Rappelle-toi que cette vie est la prison du croyant, elle est la vallée des tristesses et des calamités dans laquelle, au matin, les palais sont remplis de leurs habitants, mais au soir, leurs trônes sont vides. {Et, assurément, Nous avons créé l’homme pour une vie de lutte.} [La Cité, 90 : 4].
Accepte ton bas monde comme il est et résous ta personne à y vivre car il n'est que contrariété et la perfection n'est pas son affaire.
Si ce n'était l'amertume de la maladie, alors tu n'aurais pas connu le bienfait de la santé.
Et tu as un beau modèle en Job (paix sur lui)...
Le croyant demande continuellement à Allah la préservation. 'AbdaLlah At-Taymî (qu'Allah lui fasse miséricorde) disait : " Demandez beaucoup à Allah la préservation car la personne éprouvée, même si son épreuve s'intensifie, alors elle n'est pas plus en droit de l'invocation que la personne préservée qui n'est pas à l'abri de l'épreuve.
Les personnes éprouvées aujourd'hui font en effet partie des personnes préservées hier ; et les personnes éprouvées de demain font partie des personnes préservées aujourd'hui. "
L'imam Ibn Al Qayyim (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit : " Parmi la plus immense des guérisons de la maladie, il y a l'accomplissement du bien, la bienfaisance, le rappel, la supplication à Allah et le repentir. "
Dis au médecin dont la main du retour le happe ... Ô médecin ! Qui donc avec sa médecine est la plus vile ?
Dis au malade qui a été guéri et préservé ... Après que les arts de la médecine ont été impuissants : Qui donc t'a préservé ?
Certes, c'est le Très-Miséricordieux, le Guérisseur, le Préservateur. {Et lorsque je suis malade, c'est Lui qui me guérit.} [Les Poètes, 26 : 80].
Ô Allah ! Ô Guérisseur ! Guéris-nous et guéris l'ensemble des musulmans malades, ô Seigneur des mondes !